27 mars 2020
La Slow-Life
ralentir en plein conscience
Entre grève et mauvais temps, tout au long de cet hiver assez pénible, je me suis souvent demandé quand viendrait le moment béni où je pourrais me « poser » tranquillement, sans planning, sans course contre la montre, sans objectif précis. Nous y sommes ! Je n’avais pas prévue d’y être contrainte. J’aurais très nettement préféré choisir mon moment. Mais c’est ainsi. Nous sommes tous appelé.es à la raison du confinement.
L’oisiveté que beaucoup d’entre nous ressentent dans cette période si particulière demande l’acceptation de ne pas pouvoir tout contrôler. Inutile d’être comme la mouche dans un verre, restons calmes et accueillons du mieux que possible la lenteur et la créativité que la situation nous impose.
La Slow-Life mode d’emploi
1. S’OCCUPER DE SOI…ENFIN !
Prendre un long bain et y lire, faire une séance de méditation en pleine journée, reprendre un journal intime: on en prend rarement le temps, c’est l’occasion! On s’isole s’il le faut, avec la musique que l’on aime et on se chouchoute tranquillement sans regarder sa montre.
2. DÉCÉLÉRER
S’obliger à ralentir chaque geste, à tout faire lentement, en pleine conscience. Une expérience étonnante mais très agréable… que l’on peut répéter dès qu’on stresse ! On en profite également pour arrêter de faire deux choses à la fois, comme vider le lave-vaisselle pendant que le café coule. On le regarde plutôt passer, on hume ses arômes….
3. SE DÉCONNECTER
Être joignable H/24, surfer sur le Net à tout moment: l’hyper-connexion nous épuise. Un break s’impose ! On s’y emploie peu à peu, a minima jusqu’après le petit déjeuner, puis le déjeuner, puis une journée entière, puis deux… : on s’exile hors des réseaux sociaux, on ne regarde plus ses mails, on met son téléphone en mode avion, on « débranche ». L’intérêt ? Sortir de « la course du monde », réduire les sollicitations superflues, chasser le stress et calmer l’esprit. Se tenir informé.e et garder le lien tout en gardant une distance nécessaire à notre bien-être.
4. PROCRASTINER
On prendrait bien le temps mais… il faut en « profiter » pour nettoyer les placards, ranger la chambre des enfants, faire les vitres, ranger tous ces dossiers qui s’empilent depuis des semaines… Chercheur en psychologie américain, Cory Potts met en garde contre ce qu’il appelle la « précrastination » (vouloir tout faire tout de suite), qui cache une tendance à la précipitation, juste pour le soulagement de se sentir, parfois à tort, performant.e. On découvre plutôt les délices de la procrastination! Une fois n’est pas coutume 😉 Il ne s’agit pas de tout abandonner, mais de distinguer l’important et l’urgent du reste et de laisser tomber ce superflu pour profiter de la vie.
5. JOUER DE SES MAINS
Tricoter, broder ou jardiner pour les veinards qui ont un jardin, ces activités manuelles sont une tendance forte de la « slow-life ». Tout à la fois créatives, répétitives -donc hypnotiques -et antistress, elles demandent juste de l’attention. Cela permet à notre esprit d’être mobilisé et donc de ne pas ruminer. Jouer de ses mains nous permet de « rentrer dans sa bulle » et procurent le plaisir de voir son travail avancer patiemment…
6. FAIRE SILENCE
Se lever pour prendre son petit déjeuner seul.e, faire une courte promenade (confinement oblige) ou rester chez soi une journée sans téléphone, ni écran : s’imposer le silence pendant quelques heures est une intéressante expérience de ralentissement et de recul. Cela fait taire le vertige des mots qui tourbillonnent autour de nous, pour se mettre à l’écoute de soi et renouer avec des perceptions souvent négligées.
7. PRENDRE LE TEMPS DE CUISINER AVEC PLAISIR
Éplucher des asperges (c’est la saison), mijoter une ratatouille ou de la confiture d’abricots, se lancer dans la recette du gâteau au chocolat que vous adorez: cuisiner demande attention, calme, patience, et parfois même précision. Une façon d’être simplement -mais à 100 % -à ce que l’on fait. Et si on décidait de ne plus y voir une corvée, mais un moment de détente et de plaisir des sens
Alors, sortons de notre zone de confort, soyons créatif.ves pour prendre le meilleur de ce que cette situation nous contraint à être.
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