7 mai 2018
Demander de l’aide fait du bien
Je ne sais pas pour vous, mais j’ai pour ma part beaucoup de mal à prendre mon téléphone quand je sens que je ne peux pas me sortir seule d’une situation périlleuse.
Pour certains d’entre nous il peut être étonnamment difficile de demander de l’aide lorsque l’on se trouve dans une impasse. Même pour des choses anodines.
Pourtant, savoir demander de l’aide est une compétence essentielle qui peut nous simplifier la vie.
Bien des obstacles de l’existence ne peuvent être résolus seul, n’ayant pas tous et toutes les ressources nécessaires pour traverser la vie sans les coups de pouce des uns et des autres.
Que l’on recherche un coup de main pour des travaux domestiques ou un prêt d’argent quand le banquier fait du zèle, la demande d’aide est le premier pas vers une amélioration de la situation.
Pourquoi cette difficulté ?
- Pour de petits ou grands services, appeler à l’aide revient à avouer notre impuissance ou notre incompétence. C’est comme si notre capacité à faire la tâche ou résoudre le problème est remise en question. Pour certain(e)s d’entre nous, dire : « je ne sais pas, montrez-moi, je ne sais pas quoi faire », c’est dire haut et fort : « Je ne suis pas capable ». Dans notre société ces mots sont perçus comme un signe de faiblesse et nous mettent en situation de vulnérabilité. Or, pour certain(e)s d’entre nous, cet aveu est trop douloureux.
- La peur d’être rejeté(e) peut nous empêcher d’aller vers l’autre pour solliciter son aide. Saisir toute son énergie, demander de l’aide et se faire dire non est dur pour l’ego ! Ce n’est pourtant pas à nous dans notre être que l’on dit non, c’est à l’élément demandé. L’autre exprime tout simplement une limite dans ce que nous désirons. Il ne peut pas, à ce moment-là, nous dire oui. Malheureusement, nous prenons le NON trop personnel. Nous remettons alors en question la relation avec l’autre.
- Nous pensons plus à ce que les autres vont penser de nous que le plaisir de recevoir un soutien de leur part.Qu’est-ce que les gens vont dire si je demande de l’aide ?
- La peur de déranger, de ne pas tomber au bon moment, freine dans bien des cas la capacité à appeler au secours.
Idées Fausses
Demander de l’aide nous rend vulnérables : Faux !
Demander de l’aide nous fait apparaître comme quelqu’un qui connaît ses limites et reconnaît ses manques, donc finalement quelqu’un de fort, puisque suffisamment à l’aise avec lui-même pour se présenter sans fard ni masque aux autres.
Garder ses problèmes pour soi est une sécurité : Faux !
Garder ses problèmes dans sa tête les amplifie et les dramatise. Solliciter l’avis et les conseils des autres pour les régler les remet dans la réalité. Sans oublier que la diversité des points de vue offre des pistes de résolutions auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé.
Demander de l’aide met les autres mal à l’aise : Faux !
Solliciter l’autre le valorise. Cela lui permet de se sentir utile, compétent et important. Ce sont au contraire les personnes autosuffisantes qui peuvent mettre mal à l’aise et qui apparaissent comme condescendantes et inaccessibles.
Donner est plus gratifiant que demander : Faux !
Demander permet de vérifier que l’on n’est pas seul, que l’on peut compter sur son entourage. Expérimenter la solidarité renforce notre sentiment de sécurité intérieure et nous rassure sur le fait que nos problèmes ne sont ni exceptionnels ni honteux.
Ceux qui réussissent ne demandent jamais rien : Faux !
To Do
Sachez ravaler votre fierté. La fierté est un frein majeur quand il s’agit de demander de l’aide. Quand nous demandons de l’aide, nous devons admettre que nous n’y arrivons pas par nous-même. C’est la reconnaissance de nos propres failles. Ça n’est pas plus grave que ça!
Soyez précis(e). Une fois que vous vous êtes convaincu(e) que vous avez besoin d’aide, vous devez localiser le vrai problème. Cela va être à la fois plus facile pour demander de l’aide et vous permettre de l’expliquer plus facilement. Des problèmes émotionnels complexes peuvent cependant être délicats à repérer. Si, par exemple, vous êtes malheureux/se, mais ne savez pas pourquoi, vous pourriez vous sentir désespéré(e). Précisez votre problème du mieux que vous le pouvez.
Gardez une image positive de vous-même. Ce n’est pas parce que vous demandez de l’aide que vous êtes faible, inadapté(e) ou stupide. Souvenez-vous que vouloir rechercher de l’aide quand vous en avez besoin est une force et non pas un signe de faiblesse. Quand vous cherchez de l’aide, vous pourriez être intimidé(e) ou embarrassé(e). Ne le soyez pas, même si vous cherchez de l’aide pour la première fois. Songez-y de cette façon : il n’est pas plus embarrassant de demander de l’aide que d’échouer, quelle que soit la difficulté de l’objectif.
Sachez remercier. La personne qui vous a aidé mérite vos remerciements. Le temps est précieux pour tout le monde – le fait que l’on vous a donné un peu de temps indique que l’on se préoccupe de votre bien-être. Il est important de montrer votre reconnaissance sincère.
Entrainez-vous. Fixez-vous un objectif chaque jour en démarrant petit vous permettra d’être armé(e) le jour où vous en aurez vraiment besoin. Demandez l’heure à un inconnu, appelez un copain pour vous aider à planter un clou si vous n’êtes pas manuel(le), demandez une place assise dans les transports si vous êtes vraiment fatigué(e). Pas à pas.
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