Hypnose Ericksonienne
L’hypnose fait partie des états modifiés de la conscience.
Il y a de multiples façons de vivre un état modifié de conscience. Il n’y a pas de technique unique, particulière : on est en transe hypnotique légère au cinéma, en lisant un bon livre, lorsqu’on est amoureux, une techno-party… ou tout tranquillement, en faisant de la «sophrologie» ou de la «méditation ».
L’approche ericksonienne a révolutionné la pratique hypnotique. Elle replace le sujet au centre de la pratique, prône une non directivité du praticien et elle accompagne plus qu’elle ne dirige le patient. Pour Milton Erickson, psychiatre américain, les suggestions peuvent utiliser les potentiels de chaque patient mais ne peut pas leur imposer quelque chose de totalement nouveau. Pour Milton Erickson le patient, ou plutôt son inconscient, reste maître de la situation.
Cette technique est indiquée dans de nombreux domaines : angoisse, anxiété ou dépression et autres troubles psychosomatiques comme l’insomnie et les phobies. Elle se montre également un outil efficace pour dépasser la peur d’un examen par exemple. Les contres indications sont faibles, hormis les troubles de la personnalité comme la paranoïa.
A la différence de l’hypnose traditionnelle qui repose sur l’injonction, l’hypnose Ericksonienne « induit » un état de rêverie (un état modifié de conscience) qui permet d’accéder à l’inconscient. D’après Erickson, celui-ci est un réservoir d’expériences et de sagesse qui peut constituer un terreau fertile en solutions potentielles pour nos problèmes. Le langage hypnotique agit en profondeur, comme un stimulus en court-circuitant le mental.
En parallèle, le cerveau produit des endorphines, hormones du bien-être qui vont lever toute inhibition, et permettre un « voyage » sans stress. Le thérapeute agit en tant que guide. La clé de cette pratique repose sur une participation active du patient, qui possède les ressources nécessaires pour répondre de manière innovante aux situations qu’il rencontre et effectuer ainsi une transformation intérieure positive.
Considérée comme une méthode globale, l’hypnose Ericksonienne prend en compte les différents aspects de l’être humain. Elle induit un état de légère modification de la conscience dans lequel le patient peut orienter son attention vers un but spécifique.
Elle est axée sur des principes de communication particuliers utilisant par exemple les métaphores ou bien encore les suggestions dites indirectes.
Selon l’approche ericksonienne, l’hypnose apparaît comme un apprentissage qui permet au sujet d’aller trouver ses propres solutions aux conflits, ses propres ressources internes à mobiliser. Ces ressources ont toujours été là, mais la souffrance et/ou un remodelage de la vie du sujet lorsque le symptôme est là, provoquent une levée de défenses qui en bloquent l’accès.
L’hypnothérapeute ne se sent pas dans la nécessité de fournir une solution à son patient. C’est au patient de mettre à profit l’état hypnotique pour accéder à ses ressources intérieures, trop souvent inexploitées. L’idée est que chacun d’entre nous n’utilise qu’une petite partie de nos capacités soit par le hasard de la constellation créée par ses divers choix antérieurs, soit en raison d’un rejet lié à différents problèmes.
L’hypnose n’atteint vraiment complètement son objectif que lorsqu’elle sert à la mise en place d’un changement qui vient du patient lui-même. Changement rendu possible par l’accès par le sujet à ses propres ressources et par la relation au thérapeute.
Le praticien entre en contact avec le monde du patient (croyances, visibilité des éléments favorisant le symptôme, etc.), se met en relation avec lui et construit des modalités de prise en charge ad hoc. Celle-ci est axée sur le symptôme avant tout, mais le patient est respecté dans sa demande, son rythme, son évolution.
La plupart du temps allongé dans un fauteuil, le patient est face à son thérapeute qui procède par étape…
– La phase de relâchement musculaire : sa proposition consiste à relâcher les tensions à l’aide d’une respiration profonde et d’une prise de conscience corporelle.
– La phase de relaxation de l’esprit : le patient est invité à se connecter à un souvenir positif.
– La phase thérapeutique : par le biais d’un conte ou d’un récit imagé, le thérapeute propose à son patient de contacter ses ressources et de passer en revue ses compétences.
– La phase de suggestion : il s’agit d’expérimenter ces nouvelles compétences dans le quotidien, face à une situation difficile. Par exemple : mon corps devient hostile au tabac (pour un sevrage tabagique), ou un trajet en ascenseur agréable (pour une phobie). Le thérapeute ne procède pas par injonction directe. Il invite le patient à participer activement à son état hypnotique, à écouter et à coopérer. Le patient, soutenu par les paroles persuasives et évocatrices du praticien, plonge dans son inconscient pour y puiser de nouvelles ressources, choisir les solutions au problème qu’il veut résoudre et effectuer une transformation intérieure positive. Les séances s’effectuent principalement en individuel.
Milton H.R. Erickson (1901-1980), est un psychiatre américain reconnu qui a fait école dans le monde entier grâce à sa pratique originale de l’hypnose. Considéré comme le fondateur des thérapies brèves, précurseur délibérément en marge des courants institutionnels de la psychologie, Milton Erickson est le créateur de la technique d’hypnose qui porte son nom, qu’il a mise au point en luttant toute sa vie contre sa propre souffrance.
Dyslexique, daltonien et handicapé, Erickson développe un extraordinaire sens de l’observation et découvre l’hypnose au cours de ses études de médecine. Ses travaux sur la modification des états de conscience et la communication hypnotique bouleversent les conceptions classiques. Considéré comme le fondateur du courant des thérapies brèves, il a notamment influencé les membres de l’école de Palo Alto, et les créateurs de la programmation-neuro-linguistique, qui se sont inspirés de sa vision.